[LIVRE] The Art of SEO: Mastering Search Engine Optimization
Voici le premier post d’une nouvelle rubrique (encore une) que j’inaugure sur ce blog : mon avis sur des livres qui peuvent intéresser mes lecteurs. Je vais donc commencer par un livre qui peut sans aucun doute être d’une grande utilité aux nombreux SEO qui traînent dans les parages. Il s’agit de :
The Art of SEO: Mastering Search Engine Optimization,
Eric Enge, Stephan Spencer, Rand Fishkin and Jessie Stricchiola.
C’est probablement le livre le plus en vue dans le monde du SEO. Il y a de nombreuses raisons pour cela : il a été écrit par des cadors du domaine, il a été jugé meilleur livre sur le SEO pour l’année 2009 par un panel de lecteurs, et les informations qu’il contient couvrent la plupart des domaines d’intérêt des référenceurs. Je vais donc vous donner mon avis « éclairé »…
Qu’est ce qu’on trouve dans ce livre ?
Tout d’abord, il faut avouer que l’aspect graphique du livre, et le fait qu’il est assez mal structuré, donne une mauvaise impression de prime abord. Quand je l’ai feuilleté, je me suis dit que c’était très brouillon, et que le propos n’était pas synthétique. Et ce qui n’est pas tout à fait faux c’est que le livre contient beaucoup d’informations, écrites à plusieurs mains, et que donc la synthèse n’est pas réussie. Cependant le contenu est d’une grande richesse, ce qui rattrape ce premier défaut.
Les premiers chapitres sont assez généraux. Ils ont pour but de nous expliquer ce qu’est un moteur de recherche, comment il fonctionne, quel est son but, etc. Ils sont également là pour nous sensibiliser au fait qu’avec l’avènement des nouveaux comportements liés aux moteurs de recherche, un nouveau paradigme marketing émerge sous nos yeux. Ces chapitres n’ont aucun intérêt pour ceux qui naviguent dans les eaux troubles du référencement depuis plus de quelques années. En revanche ils seront utiles aux nouveau venus, et surtout indispensables aux gens qui sont « périphériques » aux référenceurs (chef de projet web, patron, etc.).
Le chapitre 3 est vraiment un très bon chapitre. Il met l’emphase sur des éléments que la plupart des gens (référenceurs ou clients) oublient : on ne peux pas faire du bon boulot si on ne connait pas ses propres objectifs et l’audience à laquelle on s’adresse. J’ai trop vu d’exemples de grosses foirades dues uniquement à cela, en e-commerce notamment. Je vais vous parler dans la lancée du chapitre 5, qui a lui seul rend le livre indispensable. Ce chapitre est consacré à la recherche des bons mots-clés, ce qui n’est pas une mince affaire, et qui ne se torche pas en réfléchissant 3 minutes devant les outils de suggestion standard, quoi qu’en pensent certains. Malheureusement, le livre ne va pas assez loin dans le cadre de ce problème, il ne propose notamment aucun réel process méthodologique complet de recherche des meilleurs mots-clés (un bon process étant basé sur des outils techniques, mais aussi sur des séances d’enquête, des sessions d’analyse des besoins, etc.). Enfin, le chapitre 9 est consacré à l’analyse des résultats, et fusionne agréablement dans le même discours les notions de SEO et de ROI. Ces trois chapitres, qu’on peut qualifier de méthodologiques, constituent à mon sens la valeur ajoutée de ce livre, et justifient à eux seuls son achat. Le chapitre 4, qui rentre également dans cette catégorie, se consacre à la planification d’un projet SEO, mais les informations apportées restent assez décevantes.
Les chapitres 6, 7 et 10 sont particulièrement bien menés. Cependant je ne vois pas l’intérêt d’acheter un livre pour avoir tous les éléments techniques que doit connaitre un bon référenceur. En effet on peux trouver ces informations partout sur le web, et souvent elles seront plus neuves donc plus correctes (même si les fondamentaux changent lentement). Une bonne lecture donc, qui justifie d’emprunter le livre, pas de l’acheter.
les chapitres 8 et 11 m’ont tellement peu emballé que je n’ai fait que les survoler, l’un parle de la recherche verticale, l’autre est sur les bonnes pratiques de veille… Le chapitre 13 est un chapitre de futurologie, autant dire de bullshitologie. Ce n’est pas pour être agressif que je dis cela, mais on sait que la plupart des prédictions ne se réalisent pas, sauf celles qui sont de l’enfonçage de portes ouvertes.
Enfin, mention spéciale pour le chapitre 12, qui donne quelques éclairages sur la question standard « agence SEO ou SEO in-house ». je mets ce chapitre à part car son intérêt est surtout pour les non-référenceurs, qui ne sont pas nécessairement la cible de ce livre. Cependant le lecteur curieux y apprendra beaucoup.
Qu’est ce qu’on ne trouve pas dans ce livre ?
Il y a bien sur toujours plein de choses qu’on aimerait voir en plus dans tous les livres que l’on lit. Ce que j’aurais aimé c’est d’abord des résumés synthétiques de ce qui est dit et de ce qui n’est pas dit. J’aurais aimé aussi plus de pointeurs vers l’extérieur, notamment vers d’autres supports qui donneraient plus de détails sur certains aspects.
Mais surtout, ce que l’on ne trouve pas, c’est souvent une vision méthodologique plus profonde. Par exemple sur le chapitre 3 (trouver son audience, connaître ses objectifs), il manque vraiment une vision process : quelle type d’action entreprendre, avec quelle logistique, quels sont les profils de participants qu’il faut « convoquer », quelles sont les données qui sont pertinentes, comment les regrouper, les obtenir ? Bref, le livre donne souvent une idée de pourquoi il faut faire les choses, une idée de ce qu’il faut pour bien travailler, mais pas de comment on l’obtient. Paradoxalement le livre est dans l’opérationnel technique, mais pas dans l’opérationnel méthodologique.
Au final…
Je recommande cependant très chaudement ce livre. D’un point de vue technique et informationnel le contenu est largement OK, même si présenté de manière un peu confuse. Le seul bémol est donc sur la partie méthodologique, qui donne du savoir mais pas assez de savoir-faire, ce qui laisse encore de la place aux formateurs en gestion de projet référencement ! Par ailleurs, si vous êtes déjà un référenceur confirmé, vous devez avoir ce livre, ne serais-ce que dans une optique de veille, mais aussi car vos clients risquent de l’avoir lu 😉