Positionnement éthique du référenceur

février, 1, 2011
Sylvain

En ce moment, c’est la mode des posts sur l’éthique et le référencement (voir ici, ici ou ici par exemple), alors je m’y mets aussi.

Présentons d’abord les forces en présence. La question de la position est en effet délicate quand on parle d’éthique. On a d’un coté le white hat, éternel missionnaire, toujours prêt à défendre les guidelines de Google. Et de l’autre coté de la barrière on trouve le black hat, qui en terme de positionnement a plutôt tendance à prendre Google à l’impromptu, par derrière généralement. Au delà de la blagounette un peu grasse, est ce qu’il y a vraiment matière à discussion ?

Il y a beaucoup de beau discours sur l’éthique, et je comprends ces discours, qui sont l’expression des barrières personnelles de chacun. Je mets le mot barrières en toute conscience, car la plupart du temps, lorsque les gens parlent d’éthique, ils parlent d’une éthique normative négative (c’est à dire ils parlent de ce qu’il est mal de faire), alors qu’ils pourraient tout autant parler d’un éthique réaliste positive (« il est important de faire telle chose pour faire le bien »). Mais certaines personnes tiennent un discours beaucoup plus réalistes, par exemple Sébastien B. nous dit que le choix d’utiliser des méthodes de référencement « éthiques n’est pas de la naïveté, mais au contraire un choix stratégique long-termiste, pleinement ancré dans le réel. » Et de ce point de vue là, je le soutiens pleinement, il y a un marché pour le white hat, et un marché pour le black hat, et il est important de se positionner relativement clairement pour profiter au maximum du segment de clientèle que l’on a choisi. Le positionnement marketing rejoint alors un positionnement éthique revendiqué.

Par ailleurs, je suis encore en accord complet sur la définition qu’il donne de son éthique de travail. On est alors dans le cadre d’un positionnement en terme d’éthique déontologique : respect de certaines règles de bonne conduite envers le client, et les autres parties prenantes et acteurs. Là aussi, ce positionnement personnel est un plus (même si je ne crois pas une seule seconde que cela procède d’un calcul) en terme de marketing.

Parlons maintenant du black hat, est ce que le black hat pose un problème d’éthique ? La plupart du temps ce n’est pas le cas. Les guidelines de Google ne constitue pas un ensemble de règles de morale, et la plupart du temps personne n’est réellement « blessé » par l’utilisation de ces techniques dites « avancées » de référencement. La seule vraie brèche dans l’éthique qui pourrait arriver est lorsque, dans le feu de l’automatisation des contenus un peu foireux sont générés (incorporant malencontreusement des noms de marques ou de personnes), ou bien lorsque le client n’est pas au fait de l’utilisation de technique qui pourraient le pénaliser soudainement. Mais lorsque tout cela est fait en bonne intelligence entre le référenceur et le client, alors tout est OK. On notera d’ailleurs que dans certains domaines, on ne peut pour ainsi dire pas se positionner sans utiliser de techniques de référencement agressives.

Pour ma part, je n’ai pas d’avis tranché tant que la relation prestataire-client est saine : si le client souhaite du long-terme sans aucun risque, c’est de WH dont il s’agit, si le client veut se référencer sur « poker en ligne » rapidement et sans se préoccuper de ce qui se passera dans quelques mois, alors on parle de BH. Et souvent on se trouve dans la zone grise, comme cela arrive fréquemment dans la vie…

Picture: courtesy of Abby Blank