123people : interview
Comme beaucoup d’internautes, j’ai découvert l’existence de ce nouveau moteur de recherches de personnes qu’est 123people il y a quelques temps en découvrant via Google un résultat de recherche sur mon nom qui pointait sur ce site. Concerné par ma e-reputation (voilà un lien pour toi Alexandre !), j’ai contacté via l’adresse de contact du site les responsables pour leur faire part de mes interrogations et j’ai été agréablement surpris de recevoir aussitôt une réponse de Simon Dawlat, responsable pour la France de 123people. Je lui ai donc proposé de répondre sur ce blog à quelques questions, ce qu’il a accepté, à mon grand plaisir (et j’espère au sien).
Et now, ladies and Gentlemen :
Simon Dawlat bonjour, pouvez vous vous présenter en quelques mots ?
Bonjour Sylvain – je m’occupe du site 123people en France depuis novembre 2008, ma mission pour eux va de la localisation, au marketing, en passant par le business developpement. Par le passé j’ai déjà rempli ce genre de mission pour différentes start-ups étrangères qui s’implantaient en France – ayant ensuite travaillé à Londres puis à San Francisco je me suis spécialisé dans l’accompagnement de start-up internationales sur le marché français.
Maintenant que nous savons qui vous êtes, pouvez vous nous dire ce qu’est 123people, et ce qui différencie le site de ses concurrents ?
Nous nous efforçons de devenir l’acteur leader dans la recherche de personne sur Internet. Ce qui en France et en Europe est, nous le pensons, déjà le cas – nos concurrents étant également des sociétés privées – qui d’ailleurs communiquent moins que nous sur leurs chiffres nous sommes raisonnablement transparents de ce coté là – il est dur d’avoir les statistiques exacts, mais les indicateurs de mesure d’audience basé sur des panels dont nous disposons nous le laissent penser.
Notre plus important concurrent en Europe est Yasni, un site hybride mêlant moteur de recherche et réseau social. Aux USA, où la bataille est plus rude nous sommes devancés par les acteurs plus anciens que sont Spock et Pipl.
Pour le reste 123people est une société autrichienne basée dans un quartier historique de la ville de Vienne, juste à coté de la célèbre école espagnole d’équitation. Pour moi qui ai vécu dans la Silicon Vallée c’était dur de croire qu’il pouvait y avoir des start-ups là-bas. Il y en a. =)
Il se murmure que 123 people cumulerait 7 millions de VU par mois, est ce une légende urbaine ? Est ce pour l’europe ou juste pour la version française ?
Oui effectivement nous avons dépassé les 7 millions de visiteurs uniques en Europe il y a quelques mois, répartis en Allemagne, Autriche, France, Suisse, Espagne et Angleterre principalement. Notre objectif est d’atteindre les 10 millions de VU dans les 3 prochain mois, et d’améliorer notre qualité de service.
En France plus précisément, où le site a reçu un accueil plutôt positif, nous comptons à l’heure actuelle plus de 100 000 visites par jour, et environ 300 000 recherches de personnes effectuées sur le site chaque jour (nombre de recherches non dédupliqué). A l’heure actuelle notre architecture technique supporte jusqu’à 1000 requêtes par secondes.
Enfin en France, nous avons noué des partenariats de contenu avec plus de 20 sociétés locales, et sommes toujours ouverts à d’autres propositions.
Dégat collatéral : est ce que le modèle économique tient la route ?
Oui. Il est basé exclusivement sur la publicité ce qui permet de garder le service entièrement gratuit.
Et maintenant les points qui font jaser : quelle est la politique de gestion des données privées de 123 people ?
C’est un point sensible pour nous, comme vous l’avez deviné. Nous aurions tout à perdre et rien à gagner en la jouant légère sur ce point.
Il est évidemment dans notre intérêt que d’être respectueux au plus haut point des législations en vigueur – le dernier acteur en date à l’avoir appris à ses dépens en France est Spock et nous préférons éviter de suivre ses traces.
Nous opérons sous déclaration de nos activités à la Haute Commission pour la Protection des Données Personnelles d’Autriche et adaptons nos conditions générales d’utilisation à chaque pays où nous sommes présents. En France donc, à la CNIL, où notre dossier est en phase finale de validation.
Pourquoi laisser les pages dans l’index de Google ? les mauvaises langues pourraient dire que c’est du typosquatting sur les noms des internautes.
C’est une réflexion qui nous est souvent faite. Mais si les mauvaises langues prenaient deux secondes pour y réfléchir elles se rendraient compte qu’en fait elles confondent Google avec Internet (avec le web en fait) – si on raisonne de cette manière là, alors on peut dire que Google typo-squatte le web tout entier. Ce qui n’a aucun sens (ou tout son sens, c’est selon
Typo-squatter le nom des internautes ça serait acheter des noms de domaines aux noms de personnes existantes. Ce que nous ne faisons bien évidemment pas…
Nous créons des pages sur notre site pour une raison principale : tenter de résoudre à terme le gros problème que rencontre un moteur de recherche de personne comme 123people : les homonymes. En créant des URLs séparées nous espérons à terme pour permettre à deux, disons, Jean Dupont différents, de posséder des URLs propres sur 123people. Ce sont ces pages que Google indexe puisque nous les créons et qu’elles sont donc présentes sur le web.
Peut-on demander la suppression de certaines données ? si oui, comment ?
Ca n’est pas possible, pour la simple raison que nous ne stockons nous-même aucune information.
Tout ce qui apparaît sur une page de résultat 123people est hébergé sur d’autres sites, c’est à eux qu’il faut s’adresser si vous désirez voir vos informations supprimées. D’ailleurs c’est là nous l’espérons l’intérêt de 123people : un outil puissant pour identifier rapidement où sont hébergées vos données personnelles sur le web. Pour le reste, nous fonctionnons sur un système de requêtes en temps réel, et ne stockons aucune information sur nos serveurs.
Je remercie Simon pour le temps passé à me répondre, merci !